La fraction minérale est issue du matériau parental, résultant d’un rééquilibrage des conditions physico-chimiques (i. e., pression, température et humidité) lorsque le matériau atteint la surface terrestre, accentué par l’action des paramètres climatiques et la biosphère. Les minéraux primaires, présents dans le matériau parental, se distinguent des minéraux secondaires issus de la transformation des minéraux primaires. Les minéraux hérités correspondent, quant à eux, aux minéraux primaires non altérés. Enfin, les minéraux néoformés résultent d’éléments résiduels, c’est-à-dire issus d’une altération complète des minéraux primaires (Si, Al, Fe et éléments solubles tels que Ca, Mg, K et Na). La composition minérale d’un sol est donc directement liée à la nature du matériau parental (sédimentaire, magmatique ou métamorphique) et aux conditions physico-chimiques contrôlant les réactions d’altération.
Les minéraux ne sont pas tous équivalents en matière d’altérabilité. Les sels s’altèrent plus rapidement que les carbonates, l’altérabilité des oxydes et des phosphates est plus aléatoire. Les minéraux silicatés comptent, quant à eux, parmi les minéraux les plus résistants à l’altération. La série de Goldich (1938) classe les minéraux selon leur résistance à l’altération (Figure 3.2), en lien direct avec la suite réactionnelle de Bowen (1922) expliquant l’ordre de cristallisation des minéraux lors du refroidissement d’un magma. Ainsi, les roches basaltiques constituées de feldspaths calciques, pyroxène et olivine sont plus altérables que les roches granitiques constitués de quartz, muscovite et feldspaths potassiques.