Hormis l’utilisation en biosurveillance de la pollution atmosphérique, les lichens sont consommés par certaines populations humaines (Lapons, Canadiens ou Japonais) sous forme de farine dans la plupart des cas, malgré une palatabilité limitée. Plusieurs espèces de lichens foliacés et fruticuleux sont connues pour cette utilisation, libérant le glucose lors de la digestion de la lichénine : Cetraria islandica, Bryoria fuscescens ou Umbilicaria muhlenbergii. Durant la Seconde Guerre mondiale, une manufacture de l’ex-URSS extrayait le glucose des lichens. Depuis des siècles, la théorie des signatures donne une fonction médicinale à certains végétaux à partir de leur structure. Ainsi, Lobaria pulmonaria était prescrit pour des affections liées à la respiration (toux, douleurs à la poitrine…), Parmelia sulcata contre les maux de tête et Usnea plicata contre l’épilepsie. Comme de nombreux végétaux, les lichens présentent en effet des molécules d’intérêt comme les antibiotiques. Cependant, les concentrations sont bien trop souvent faibles pour être rentables.
Depuis longtemps, certaines espèces de lichens étaient utilisées dans la parfumerie : des échantillons de Pseudevernia furfuracea sont retrouvés dans les tombeaux égyptiens comme baume. Cette même espèce, ainsi que Evernia prunastri, sont encore aujourd’hui utilisées dans la fabrication de parfums et de savons. Ils entrent dans certaines compositions : ambre, chypre, genêt ou eau de lavande. Bon nombre d’espèces lichéniques produisent une teinte, soit par simple ébullition (jaune, vert, brun), soit par macération dans l’azote (rouge-violet), les rendant intéressants dans les applications tinctoriales.
Enfin, les lichens crustacés (comme Rhizocarpon geographicum) peuvent être utilisés en paléoclimatologie : la datation des plus vieux lichens sur les roches en milieu montagnard (datation de la colonisation de la roche) permet de définir l’âge du retrait des glaciers après la dernière glaciation.